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Lit double contre double-lit

23 Août 2011 , Rédigé par Jiphoune Publié dans #Vive l'Allemagne !

Ma blonde et moi sommes unis par les liens sacrés du mariage et à ce titre nous partageons légitimement la même couche. Notre lit matrimonial est ce qu’on a coutume d’appeler en France un lit double, c'est-à-dire un grand lit de 140x200cm avec une grande couette.

 

La plupart des Allemands trouvent ce lit tout à fait incongru, voire ridicule pour un couple. En effet, un lit de 140 offre à leurs yeux tout au plus assez de place pour un adulte seul. C’est un lit de célibataire dans lequel deux personnes seraient beaucoup trop à l’étroit. Bizarrement, cette opinion fait l’unanimité, et pas seulement parmi les personnes de forte corpulence.

 

En Allemagne, 160cm est l’extrême minimum acceptable pour un lit matrimonial. La plupart des Allemands préfèrent 180 à 200cm, ce qui nécessite évidemment une chambre à coucher beaucoup plus vaste.

 

Le fait que nous autres français nous accommodions du « petit » lit de 140 est-il le produit de l’inflation du prix du mètre carré dans les villes françaises ? Je doute que ce soit la raison réelle et préfère répondre à mes amis allemands que nous sommes tout simplement plus romantiques et que l’exigüité de la couche est une invitation au câlin. Ma conviction est renforcée par une invention monstrueuse des Allemands : le double-lit.

 

Le double-lit se différencie du ldoppelbett.jpgit double en ce qu’il s’agit en fait de deux lits simples bien distincts accolés l’un à l’autre même s’ils sont souvent camouflés dans un cadre unique : deux sommiers, deux matelas et une abominable tranchée au milieu . Comble du vice, chacun de ces lits jumeaux a son propre drap-housse, sa propre couette simple et  naturellement son propre oreiller. Ce tue-l’amour est extrêmement répandu dans les chambres à coucher germaniques au prétexte qu’il offre soi-disant un meilleur confort puisqu’aucun des conjoints ne peut déranger l’autre en faisant bouger le matelas ou en tirant la couverture à lui.

 

Affligeante victoire du pragmatisme sur l’érotisme ! Ce chacun-chez-soi de l’édredon est-il né du traumatisme de la division de l’Allemagne ? Le rideau de fer des chambres à coucher a hélas survécu à la chute du mur de Berlin. Je me prends à rêver que la célébration du 60ème anniversaire de la construction du Mur soit l’occasion pour les Allemands de s’atteler cette année à une nouvelle réunification, celle des plumards.

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