Le kangourou inventé par Mark-Uwe Kling est un personnage loufoque devenu culte en Allemagne.

Les Chroniques du kangourou (die Känguru Chroniken) est un roman humoristique allemand de Mark-Uwe Kling qui est pour moi la preuve que l’humour allemand, contrairement à un préjugé répandu, existe bien et peut être hilarant.

L’histoire est racontée sous forme de journal intime ou de récit autobiographique. Un beau jour, l’auteur, intermittent du spectacle, fait la connaissance d’un kangourou qui emménage dans son immeuble dans un quartier alternatif de Berlin. Très vite, le kangourou, qui se révèle être un communiste militant, s’incruste chez le narrateur et se lie d’amitié avec lui, bien qu’il se comporte en parasite et puisse être insupportable en politisant toute discussion et ayant toujours le dernier mot.

L’absurdité de l’histoire en est aussi le ressort comique. Le personnage du kangourou aurait pu être humain, mais sa personnalité de kangourou parlant et politisé tellement improbable est décrite avec une telle acuité que le lecteur se régale à imaginer les aventures de ce marsupial en situation irrégulière dont la présence ne semble incongrue à personne à Berlin.

Le kangourou n’a pas de nom. Comme tout kangourou, il est un redoutable boxeur et comme tout militant d’extrême gauche, sa cible principale est le néonazi. Sorte d’ours Paddington en moins politiquement correct, le kangourou cultive l’esprit de contradiction. Aux « to-do lists » il préfère sa « not-to-do list », s’amuse à attribuer des citations plus ou moins fantaisistes à des hommes célèbres, crée un club de boxe antifasciste dans le salon de son hôte, développe une passion pour les chocolats à l’eau-de-vie (les légendaires Schnapspralinen) et décide de ne juger les choses que selon un seul critère : drôle ou pas drôle (witzig/nicht witzig).

Drôle, il l’est certainement. Le kangourou de Mark-Uwe Kling est devenu tellement culte que les Chroniques du kangourou ont été suivie de deux opus : le Manifeste du kangourou (das Känguru Manifest) et la Révélation du Kangourou (die Känguru Offenbarung). Les versions audio de ces livres, lus avec verve par l’auteur lui-même, sont elles aussi cultissime.

Il n’existe pas à ma connaissance de version française. J’ai donc traduit pour vous les extraits fournis par l’éditeur sur les plateformes de téléchargement.

Lire les extraits:

Pour les germanistes : Die Känguru Chroniken (version originale)	Pour les francophones : Les chroniques du kangourou (traduction française)

Les chroniques du kangourou – Pensées d’un marsupial à la langue bien pendue