La pub au secours du service public

Même si on peut légitimement s'interroger sur l'opportunité de la suppression de la pub sur France Télévisions et sur les dangers que cela pourrait susciter, il est tout de même assez cocasse de voir soudainement les journalistes et salariés de France 2 et France 3 soutenus par les intellos et politiques de gauche pousser des cris d'orfraie à propos de cette réforme.

Les apôtres du Service Public à la française nous présentaient pourtant la France Télévision et Radio France comme remparts de déontologie et d'indépendance contre l'odieuse dictature de la pub, de l'audimat et de l'infâme loi du marché ultralibéral. Ceux-là même dont on aurait pu s'attendre à ce qu'ils réclament l'émancipation du Service Public de la pub afin de se consacrer pleinement au « mieux-disant culturel » loin de la dictature de l'audimat, ceux-là même découvrent du jour au lendemain que la pub, ce n'est finalement pas si mal pour faire bouillir la marmite et, accessoirement, être indépendant des politiques.

Je serais curieux de savoir ce que les mêmes auraient dit si cette réforme avait été initiée par un gouvernement de gauche. C'eût sans doute été un grand progrès pour le pluralisme et la démocratie d'avoir des média à l'abri des pressions économiques du Grand Capital.

J'ai quand même furieusement l'impression que le problème n'est pas tant la réforme en elle-même que son initiateur : Nicolas Sarkozy. Vieux réflexe de diabolisation dans le parfait prolongement de la campagne présidentielle : procès d'intention et attaques ad hominem. On nous avait promis un Sarko facho, raciste et sectaire et on a eu Rachida, Rama, Fadela et l'ouverture.

Et quand on se rappelle qu'en matière d'audiovisuel, c'est Mitterrand qui offrit jadis La Cinq sur un plateau d'argent au Berlusconi aujourd'hui honni de tous, verrouilleur des médias et crypto-dictateur!...

Je me marre.